* Signification pour Dieu « d'abroger un verset » ou pour en « apporter un meilleur » ?
Lorsque Dieu révèle dans le Coran qu'il "abroge un verset" ou le "fait oublier" pour en apporter "un meilleur", il affirmerait le principe de la "révélation progressive". En effet ce principe consisterait pour Dieu, qui est absolu, à se dévoiler indéfiniment et progressivement aux hommes en apportant de "meilleurs" versets. Car Dieu n'a pas de limite alors que l'homme aura toujours une conscience relative et limitée, nécessitant éternellement l'amour et la guidance divine dans son évolution vers son Créateur. Et comme cela fut toujours le cas dans le passé, cette guidance divine serait continuellement transmisse aux hommes par les Messagers divins. Même Jésus confirma pour sa propre révélation divine cette "progressivité": "J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant." (Jean 16.12) Par conséquent la religion ne serait pas absolue comme l'est Dieu, inconnaissable dans son essence, mais relative à la maturité des hommes à qui elle s'adresse. Si les religieux avaient compris ce principe avec humilité et sagesse, au lieu de placer leur religion dans l'absolu au-dessus des autres, des millions de vies auraient été épargnées ainsi que les conflits de religions bien loin de la vraie spiritualité. Aujourd'hui même la science reconnaît que toute approche de la Réalité est relative à l'observateur et non absolue. Ainsi Muhammad et Jésus attesteraient ici d'une "révélation progressive sans fin" de Dieu à travers une chaîne continue de Messagers divins, d'où découlerait enfin la paix entre religions.

* Sens de l'expression « Dernier des Prophètes » dans le Coran ?
"Muhammad n'a jamais été le père de l'un de vos hommes, mais le messager d'Allah et le dernier des prophètes. Allah est Omniscient." (Coran 33.40) Les Messagers divins après Muhammad pourraient-ils être Envoyés par Dieu si Muhammad est le "dernier des prophètes" ? Ce paradoxe en apparence s'explique par le fait qu'en arabe dans le Coran le mot "prophète" est traduit à partir de "Nabi" (Khatam al-Nabiyyin), soit un homme prophétisant l'avenir, alors qu'un "Envoyé de Dieu" est traduit de "Rasul" en arabe, soit un Messager de Dieu guidant l'humanité. Ainsi le dernier des Nabi (prophète) ne signifierait pas nécessairement le dernier des Rasul (Envoyé de Dieu). C'est seulement la mission prophétique (Nabi) des Messagers divins qui s'achève avec Muhammad avant l'accomplissement des prophéties par la venue du Promis de Dieu, tandis que la mission d'éducateur divin (Rasul) restera à jamais nécessaire à l'humanité qui continuera de grandir guidé par Dieu au fil des âges. C'est pourquoi Muhammad est bien le "dernier des prophètes" du "cycle prophétique" ou adamique, avant la venue "d'autres Envoyés de Dieu", comme le Promis de Dieu (Esprit de Jésus) venant non pour prophétiser mais pour inaugurer le "cycle d'accomplissement" des promesses divines de paix sur terre.

* Le Christ à son retour changerait-il les lois des anciennes religions ?
"Par Celui qui tien mon âme dans Ses Mains ! Le fils de Marie descendra bientôt parmi vous [les Musulmans] et jugera l'humanité avec justice ; il brisera la Croix et tuera [l'impureté] du porc et abolira la Jizya. Puis il y aura une abondance d'argent et plus personne n'acceptera la charité." (hadith de Abu Huraïra)
Ainsi le Promis incarnant le retour de l'esprit de Jésus (fils de Marie) changerait les lois religieuses:
1) "Il jugera l'humanité avec justice": le Promis révélerait des lois permettant de bâtir une justice universelle entre les peuples du monde entier.
2) "Il brisera la Croix": le fait que le Promis soit le retour du Christ ne signifie pas que sa Foi soit un retour à une tradition du christianisme ou à une religion en particulier. En effet, bien que sa Foi serait une résurrection de l'Esprit de toutes les religions, ses lois sociales seraient nouvelles (façon de prier, jeûner, faire justice, etc.) car adaptées à l'évolution des besoins du monde.
3) "Il tuera [l'impureté] du porc": le Promis lèverait l'interdiction de consommer le porc ou d'autres aliments (excepté les drogues ou l'alcool).
4) "Il abolira la Jizya": le Promis abolirait cette taxe musulmane imposée aux Gens du Livre (juifs et chrétiens) vivant en terre d'Islam en échange de leur protection. Selon les hadiths le Promis abolirait aussi la prière collective du vendredi dans l'islam: "Jésus fils de Marie descendra et l'Imam des Musulmans lui dira: Viens diriger notre prière. Il répondra: Non, chacun de vous est un imam, par égard de Dieu pour cette Communauté !" (hadith selon Jabir ibn 'Abdallah el-Ansari) Le clergé serait ainsi abolit.
5) "Il y aura une abondance d'argent": le Promis établirait donc une solidarité universelle (le Droit de Dieu) entre nations riches et pauvres et où seront mises en commun les richesses naturelles.
6) "Personne n'acceptera la charité": le Promis interdirait donc la mendicité, considérée comme humiliante et incitant à l'oisiveté, tout en prévoyant la prise en charge des personnes dépendantes, mineures, démunies ou handicapées par les pouvoirs publiques, plaçant chaque citoyen du monde face à son devoir de solidarité et de fraternité.
Baha'u'llah a changé toutes ces lois (voir citation ci-dessous).