* Qui serait cet « homme de douleur » non reconnu comme le « bras de l'Eternel » ?
Esaïe "annonce" ici la venue d'un "homme de douleur" qui ne sera pas "reconnu" comme le "bras de l'Eternel", c'est-à-dire comme un "envoyé de Dieu". Or l'histoire des religions rapporte que les Messagers divins ont toujours été "méprisés", "abandonnés" et "habitué à la souffrance", à cause de leur mission divine "non reconnue" comme le "bras de l'Eternel" par leurs contemporains. C'est pourquoi Esaïe annoncerait ici la venue d'un grand Messager divin qui connaîtrait une longue souffrance.

* Ce Messager divin « homme de douleur » annoncé par Esaïe serait-il Jésus ou Muhammad ?
Esaïe révèle que ce Messager divin "verra une postérité et prolongera ses jours". Or après Esaïe les grands Messager de Dieu ont été historiquement Jésus et Muhammad. Mais Jésus n'a pas eu d'enfants ni n'a vécu vieux sur terre, puisqu'il a été crucifié dès la 3ème année de sa dispensation religieuse. De même Muhammad n'a pas été "brisé par la souffrance" ni n'a pas eu "son sépulcre parmi les méchants", puisque après la conquête pacifique de La Mecque il vécu au milieu de ses fidèles. C'est pourquoi ce Messager divin ne serait pas Jésus ni Muhammad, mais plutôt le Promis de Dieu dans le contexte de la "fin des temps" prophétisé par Esaïe.

* Quelles seraient les traits caractéristiques de la vie du Promis de Dieu ?
Esaïe donne ici des indications importantes sur la vie du Promis de Dieu:
1) Le Promis serait un "homme de douleur" habitué à la "souffrance",
2) Le Promis ne serait pas "reconnu" mais "méprisé abandonné puni puis humilié" par les hommes qui "détourneront leur visage" en le "dédaignant" et ne faisant "aucun cas" de lui,
3) Le Promis serait brisé pour "nos iniquités" se chargeant de "nos péchés" afin que par ses meurtrissures "nous soyons guéris" de nos préjugés et que son châtiment nous "donne la paix",
4) Le Promis "prolongera ses jours" afin que "l'oeuvre de l'Eternel prospère" entre ses mains,
5) Le Promis aurait une "postérité",
6) Le Promis aurait son "sépulcre parmi les méchants" et son "tombeau avec le riche".

* La vie de Baha'u'llah fait-elle écho à celle du Promis de Dieu prophétisée par Esaïe ?
1) Le Promis serait habitué à la "souffrance": Baha'u'llah connu 40 ans de persécutions au cours de 4 exils successifs et de multiples souffrances.
2) Le Promis ne serait pas massivement "reconnu" par ses contemporains: Baha'u'llah fut "méprisé abandonné puni puis humilié" par les clergés et gouvernements se moquant de lui et reprochant son Message.
3) Le Promis se chargerait de "nos péchés" afin de nous "guérir" de nos préjugés pour trouver la "paix": Baha'u'llah accepta d'être enchaîné 40 ans (ayant la possibilité de fuir) afin de libérer l'humanité des chaînes de ses préjugés et révéler les principes d'une "paix universelle".
4) Le Promis "prolongera ses jours" afin que "l'oeuvre de l'Eternel prospère": Baha'u'llah reçu sa révélation divine à 35 ans dans un cachot, condamné à mort pour avoir reconnu le Bab son précurseur, mais "prolongea ses jours pendant 40 ans" en tant que prisonnier. Cette "prolongation de ses jours" dans la souffrance lui permit néanmoins de révéler l'équivalent de 100 volumes afin que son "oeuvre divine prospère". Et effectivement aujourd'hui ses Ecrits saints sont à la base des décisions de 180 institutions nationales démocratiquement élues dans le monde par les croyants, témoignant concrètement de la "prospérité" de son "oeuvre divine".
5) Le Promis aurait une "postérité": Baha'u'llah connu une "postérité" par ses enfants, et désigna lui-même son fils aîné Abdu'l-Baha, ayant depuis l'âge de 9 ans partagé ses exils et recueilli ses révélations, comme le Centre de son Alliance divine après son décès. Ainsi sa "postérité" joua un rôle très important après son ascension.
6) Le Promis aurait son "sépulcre parmi les méchants" et son "tombeau avec le riche": Baha'u'llah fut exilé de Perse jusqu'en Palestine en 1868 dans la prison d'Akka (saint Jean d'Acre) aux mains de l'empire ottoman. C'est là qu'il s'éteignit en 1892 assigné en résidence surveillée. C'est pourquoi il fut enterré à coté de sa prison à Akka, entouré de ses tortionnaires dans une propriété loué à un "riche" musulman. A sa mort ses ennemis, y compris des membres jaloux de sa propre famille, confisquèrent la propriété où Baha'u'llah fut enterré. C'est ainsi que son "sépulcre" se retrouva "parmi les méchants" et son "tombeau avec le riche" bien qu'il "n'eût point commis de violence".